Qu’est-ce que les 1000 premiers jours ?
Pourquoi est-elle identifiée comme une période capitale pour la santé adulte ?
Quels sont les enjeux de santé pour intervenir pendant cette fenêtre d’opportunité ?
Comment agir pour prévenir ?
Aujourd’hui, les maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète…) sont responsables de 86% des décès en Europe. Dans le monde, ce chiffre est passé de 63% (soit 36 millions de personnes par an) à 71% (soit 41 millions de morts) en 5 ans.1 L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait prédit cette augmentation et a ainsi instauré des programmes de prévention nutritionnelle notamment autour de la période des 1000 premiers jours.
Qu’entend-t’on par les 1000 premiers jours ? Il s’agit des premiers jours de vie c’est-à-dire de la grossesse jusqu’à l’âge de deux ans de l’enfant. De nombreuses études étendent même cette fenêtre d’opportunité depuis la période péri-conceptionnelle jusqu’à l’âge de 3 ans de l’enfant. Pendant cette période, la prévention est indispensable pour capitaliser sur la santé adulte de l’enfant et ainsi prévenir des maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète…).
En septembre 2021, Santé Publique France a d’ailleurs mis en ligne une plateforme digitale dédiée à l’amélioration de l’environnement et du comportement pendant cette période.2 Dans cette campagne de prévention, nous retrouvons alors les 4 piliers de la santé à savoir :
- L’alimentation
- L’activité physique
- Le sommeil
- Et la santé mentale (développement cérébral de l’enfant, bien-être social des parents et de l’enfant etc.)
Auquel sont ajoutés également l’hygiène de vie (tabac, alcool, cannabis et autres substances) et l’environnement.
Agir dès la conception sur ces piliers de santé devient alors indispensable pour assurer une bonne santé adulte de l’enfant. L’entourage ainsi que les professionnels de santé et de la petite enfance jouent alors un rôle essentiel d’aide et de conseil tout au long de cette période.
Comment agir ?
La porte du médecin traitant poussée par une future mère reste le point de départ. Sensibiliser dès cet instant sur le mode de vie des parents (adoption d’une bonne alimentation, pratique d’une activité physique régulière, limiter l’exposition aux facteurs stressants psychosociaux, amélioration de la qualité de sommeil, favoriser un bon environnement etc.) dès la conception permet de capitaliser sur la génétique du futur enfant et ainsi limiter les risques d’apparition des maladies non transmissibles chez le futur adulte.
La seconde étape a lieu chez la mère qui pendant sa grossesse peut débuter ou perdurer ce changement de comportement grâce aux consultations gynéchologiques (obstétricien, sage-femme, PMI etc.). Cette prévention sera d’autant plus utile pour la mère que pour l’enfant. En effet, l’alimentation de la femme enceintre est souvent négligée pour laisser place à la croissance du bébé. Or, les femmes étant plus prédisposées à certaines pathologies (comme l’ostéoporose, les maladies cardio-vasculaires, diabète etc), il paraît important de prévenir pendant cette période de fragilité qu’est la grossesse.
Viennent enfin les 2 premières années de la vie, voire les 3 premières, durant lesquelles il est important d’agir sur les différents piliers de santé. Prolonger les changements de comportements installés pendant la grossesse reste indispensable. Adopter les gestes les plus simples pour son enfant au quotidien comme :
- Une bonne alimentation débutée par une alimentation totalement lactée jusqu’à l’âge de 6 mois (si possible lait maternel) poursuivie par une diversification alimentaire progressive jusqu’à l’âge d’un an.
- Une activité physique régulière en stimulant le développement moteur de l’enfant et en instaurant par la suite des activités en extérieur à maintenir tout au long de la vie.
- Une bonne qualité de sommeil en installant un environnement favorable, des rythmes de coucher et lever régulier, un temps calme ensemble avant le coucher etc.
- L’adoption d’éducation pédagogique afin de favoriser le développement cérébral de l’enfant et le maintien d’une vie sociale harmonieuse en dehors des parents
- Et enfin l’adoption d’un environnement sain en limitant l’exposition aux substances nocives, en protégeant du soleil, en améliorant la qualité de l’air etc.
- Le tout en conservant un suivi médical régulier chez un médecin.
Et tout cela sans perdre patience ni le sourire !