Depuis 2014, le nombre de candidats au concours d’entrée d’aides-soignants a reculé de plus de 40%. Face à ce constat et à la difficulté de recrutement de nouveaux professionnels, une réflexion s’est engagée pour renforcer l’attractivité du métier et ainsi répondre aux besoins en personnel des établissements.
Le Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP) a validé un arrêté paru au Journal Officiel en juin 2021 concernant le nouveau référentiel de compétences des aides-soignants.
Ce décret introduit des changements aussi bien dans la formation que dans la définition de leurs missions. Il met en avant un élargissement des activités et des compétences aides soignantes avec des savoirs spécifiques sur des soins courants et des soins aigus qu’ils peuvent maintenant réaliser, sous la responsabilité de l’infirmier.
L’analyse réflexive de l’aide-soignant et son rôle dans une équipe pluridisciplinaire ainsi que sa prise d’initiative dans les actes de la vie quotidienne de la personne soignée sont mis en valeur.
Une formation repensée
La formation diplômante d’aide-soignant est dorénavant reconnue au niveau 4 du registre national des certifications professionnelles (RNCP) et permet à l’aide-soignant d’intégrer la catégorie B du statut des fonctionnaires dans la fonction publique hospitalière.
L’arrêté facilite l’accès aux Instituts de Formation d’Aides-Soignants en mettant en place une rentrée multiple, avec une session en janvier et une autre septembre.
Il acte également l’augmentation du nombre de places en IFAS. Est venu s’ajouter la suppression du concours d’entrée en IFAS en décembre 2020, visant à attirer davantage d’étudiants.
Enfin, le cursus pour l’obtention du Diplôme d’État d’Aide-Soignant (DEAS) passe de 41 à 44 semaines et continue de mêler cours théoriques (22 semaines) et stages (22 semaines).
Les nouvelles compétences des aides-soignants
La réingénierie répond surtout à un enjeu de taille : faire évoluer les compétences des aides-soignants afin qu’elles soient plus en adéquation avec les changements des besoins de santé portés par la société (population vieillissante, maintien des patients à domicile pour soulager les services hospitaliers…).
La nouvelle formation marque la volonté de positionner l’aide-soignant comme un acteur du parcours de soins à part entière permettant une meilleure prise en charge des patients.
C’est pourquoi trois grandes missions ont été définies et accompagnent la réforme du métier :
- • Accompagner la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale dans le respect de son projet de vie
- • Collaborer au projet de soins personnalisé dans son champ de compétences
- • Contribuer à la prévention des risques et au raisonnement clinique interprofessionnel.
À cet égard, la formation introduit un certain nombre d’actes de soins supplémentaires, jusque-là absents des référentiels. Ainsi les aides-soignants pourront désormais réaliser , par délégation de l’infirmier :
- • le recueil de la saturation en oxygène
- • le recueil des prélèvements non stériles (selles, urine, expectorations)
- • la lecture des données biologiques urinaires
- • observer et participer à l’évaluation de la douleur et du comportement des patients ainsi qu’au risque d’atteinte à l’intégrité de la peau.
- • le changement de support et de poche de colostomie cicatrisée
- • la pose et le changement de masque respiratoire en situation chronique, hormis tout dispositif d’insufflation ou d’exsufflation
- • la surveillance du rythme et de la fréquence respiratoires, du taux de saturation en oxygène
- • la surveillance du poids par l’indice de masse corporelle (IMC) calculé à l’aide d’un outil paramétré
- • la surveillance des mensurations
- • la mesure du périmètre crânien
- • le lavage et l’irrigation oculaires
- • la lecture de l’intradermo-réaction pour le test tuberculinique
- • la mesure de la glycémie par captation capillaire brève ou lecture transdermique
- • le recueil du taux de bilirubine par lecture instantanée transcutanée
- • le recueil aseptique d’urines lors de situations d’urgence, à l’exclusion du recueil par sonde urinaire.
- • la pose et le change des masques destinés à l’aide respiratoire pour les malades en situation chronique stable
Enfin, ils auront la possibilité de participer à l’animation de groupes à visée thérapeutique, évaluer la qualité des soins et réajuster ces derniers si nécessaire.
En conclusion, la formation d’aide-soignant est d’une importance cruciale dans le domaine de la santé afin de garantir le bien-être des patients et le bon fonctionnement des établissements de santé.
Les aides-soignants jouent un rôle essentiel dans les soins de santé en fournissant une assistance directe aux patients et en travaillant en étroite collaboration avec les professionnels de la santé.
Cette réingénierie leur permet d’acquérir de nouvelles compétences nécessaires pour fournir des soins de qualité, en toute sécurité et de manière professionnelle.
